produits structurés

À partir de la fin des années 1990, la popularité des produits structurés a fait naître une nouvelle catégorie d’instruments financiers. Les produits structurés sont définis comme une forme combinée de types d’investissement classiques avec un produit dérivé. Ils ont également une durée fixe. Les produits structurés ajoutent une nouvelle dimension à l’investissement. Leur particularité est de vous permettre d’adopter une approche nuancée de l’investissement, en faisant correspondre le produit structuré à l’opinion de l’investisseur sur l’investissement. Mais comme pour tous les investissements, vous devez être sûr de comprendre ce que vous achetez et comment il pourrait être performant.

Comprendre les produits structurés : définition et mécanismes

Les produits structurés représentent une catégorie d’investissement financier qui combine plusieurs instruments pour offrir un profil de rendement personnalisé. Ces placements, également appelés « fonds à formule », permettent aux investisseurs français d’accéder aux marchés financiers avec un niveau de risque maîtrisé et des conditions prédéfinies.

Définition et composants fondamentaux

Un produit structuré constitue un instrument financier complexe qui repose sur l’évolution d’un sous-jacent, c’est-à-dire un actif de référence sur lequel le produit s’indexe. Ce sous-jacent peut prendre diverses formes selon la stratégie d’investissement recherchée :

  • Indices boursiers européens comme l’Euro Stoxx 50 ou le CAC 40
  • Indices internationaux tels que le S&P 500 ou le Nikkei 225
  • Actions individuelles de grandes entreprises françaises comme Total, LVMH ou Sanofi
  • Paniers d’actions sectoriels ou géographiques
  • Matières premières, devises ou taux d’intérêt

L’échéance du produit structuré détermine la durée maximale d’investissement, généralement comprise entre 3 et 8 ans. Durant cette période, l’investisseur ne peut pas récupérer son capital, sauf dans certaines conditions spécifiques de remboursement anticipé. La protection du capital constitue l’un des attraits principaux, offrant une garantie totale ou partielle du montant investi à l’échéance, même si le sous-jacent connaît une performance négative.

Les deux familles principales : Phoenix et Athéna

Les produits structurés se divisent en deux catégories distinctes selon leur mécanisme de distribution des gains. Les produits Phoenix, également appelés « autocall », proposent un système de rappel automatique avec versement de coupons périodiques. Par exemple, un produit Phoenix sur l’Euro Stoxx 50 peut verser un coupon annuel de 7% si l’indice dépasse son niveau initial à chaque date anniversaire, avec remboursement anticipé du capital.

Les produits Athéna fonctionnent différemment en capitalisant les gains jusqu’à l’échéance. Ces structures offrent généralement une protection partielle du capital avec une barrière de protection fixée à 60% ou 70% du niveau initial du sous-jacent. Si l’indice de référence ne chute pas en dessous de cette barrière durant la vie du produit, l’investisseur récupère son capital augmenté de la performance calculée selon la formule prédéfinie.

Formes juridiques et réglementation

Les produits structurés se présentent sous trois formes juridiques principales régies par l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) :

Forme juridique Caractéristiques Montant minimum
Parts de fonds à formule Gestion collective, liquidité réduite 1 000 à 5 000 euros
Certificats Titres négociables, cotation possible 1 000 à 2 000 euros
Titres de créances (EMTN) Émission obligataire, sur mesure 5 000 à 100 000 euros

Ces investissements présentent un risque de perte en capital partielle ou totale et nécessitent une compréhension approfondie de leurs mécanismes avant souscription.

Les avantages stratégiques des produits structurés

Les avantages stratégiques des produits structurés

Les produits structurés présentent plusieurs atouts distinctifs qui expliquent leur attractivité croissante auprès des investisseurs français soucieux d’optimiser leur allocation patrimoniale. Ces instruments financiers hybrides offrent des bénéfices concrets en termes de protection, de diversification et d’accessibilité.

Le principal intérêt des produits structurés est qu’ils permettent aux investisseurs d’adopter une approche nuancée de l’investissement. Vous pensez à un investissement en actions avec la garantie d’une protection du capital dans les marchés volatils d’aujourd’hui ? Fiez-vous à méthodes adoptées par des experts comme Julien Vautel. Vous pouvez aussi investir dans des titres à revenu fixe qui améliorent les rendements malgré les faibles taux d’intérêt des dernières années. Un investissement avec une couverture contre les risques de change à un moment où les devises s’ajustent rapidement.

Protection du capital et maîtrise du risque

La protection du capital constitue l’atout principal des produits structurés, permettant aux investisseurs de limiter leur exposition aux fluctuations des marchés financiers. Cette protection peut être totale ou partielle selon la structuration choisie :

  • Protection totale : garantie de récupération de 100% du capital initial à l’échéance, même en cas d’effondrement des marchés
  • Protection partielle : barrière de protection fixée entre 60% et 80% du niveau initial du sous-jacent
  • Mécanisme de barrière : activation de la protection tant que l’indice de référence ne franchit pas le seuil prédéterminé

Cette approche sécurisée permet d’obtenir des rendements potentiels de 5% à 8% par an selon les structures, comparativement aux fonds euro qui affichent actuellement des performances de 2% à 3%.

Diversification et accès aux marchés spécialisés

Les produits structurés ouvrent l’accès à des classes d’actifs traditionnellement réservées aux investisseurs institutionnels. Cette diversification s’articule autour de plusieurs axes :

Type de sous-jacent Exemple Avantage
Marchés émergents Indices asiatiques Croissance dynamique
Volatilité VIX, VSTOXX Décorrélation
Sectoriels Technologie, santé Exposition ciblée
ESG Indices durables Impact responsable

Flexibilité des supports d’investissement

L’accessibilité des produits structurés via différents enveloppes fiscales renforce leur attractivité. Les investisseurs peuvent choisir le support le plus adapté à leur situation :

  1. Compte-titres ordinaire (CTO) : liquidité maximale, fiscalité des plus-values mobilières
  2. Assurance-vie en unités de compte : fiscalité avantageuse après 8 ans, transmission optimisée
  3. Plan d’Épargne Retraite (PER) : déduction fiscale des versements, constitution d’un complément retraite

Prévisibilité et transparence des conditions

Contrairement aux investissements directs en actions, les produits structurés offrent une visibilité complète sur les paramètres de l’investissement. Les investisseurs connaissent à l’avance le rendement potentiel, les conditions de remboursement et la durée maximale d’immobilisation. Cette prévisibilité facilite la planification financière et permet d’intégrer ces placements dans une stratégie patrimoniale cohérente.

Typologie et diversité des produits structurés disponibles

Typologie et diversité des produits structurés disponibles

Le marché français des produits structurés présente une diversité remarquable d’instruments financiers, chacun répondant à des objectifs d’investissement distincts. Cette variété permet aux investisseurs de sélectionner des structures adaptées à leur profil de risque et à leurs attentes de rendement.

Classification selon le niveau de protection du capital

Les produits structurés se répartissent en quatre grandes catégories selon leur degré de protection. Les fonds à capital garanti offrent une protection intégrale du capital investi à l’échéance, indépendamment de la performance du sous-jacent. Ces structures présentent généralement des rendements potentiels plus modérés, oscillant entre 3% et 5% annuels.

Les fonds à capital protégé avec barrière constituent la catégorie la plus répandue sur le marché français. Ils protègent le capital tant qu’une barrière de protection n’est pas franchie, généralement fixée entre 60% et 70% de la valeur initiale du sous-jacent. Cette protection conditionnelle permet d’envisager des rendements potentiels plus attractifs, pouvant atteindre 7% à 8% annuels.

Type de protection Niveau de risque Rendement potentiel Part de marché
Capital garanti Très faible 3% – 5% 15%
Capital protégé (barrière) Modéré 5% – 8% 65%
Fonds à promesse Élevé 8% – 12% 15%
Fonds autocall Variable 6% – 10% 5%

Sous-jacents et indices de référence

Les indices européens dominent largement le marché des structures, avec l’Euro Stoxx 50 représentant près de 40% des émissions. Le CAC 40 français occupe également une position importante, particulièrement apprécié pour sa familiarité auprès des investisseurs hexagonaux. L’émergence des indices ESG (Environmental, Social, Governance) répond à une demande croissante d’investissement responsable, avec des structures basées sur l’Euronext Eurozone ESG Leaders 40EW.

Les actions individuelles, notamment Total et Saint-Gobain, constituent des sous-jacents privilégiés pour des structures ciblées. L’exposition aux marchés américains s’effectue principalement via le S&P 500 et le Nasdaq, permettant une diversification géographique.

Mécanismes de constatation et barrières

La distinction entre barrière européenne et barrière américaine revêt une importance capitale. La barrière européenne n’est observée qu’aux dates de constatation prédéfinies, généralement mensuelles ou annuelles, tandis que la barrière américaine est surveillée en continu. Cette différence impacte significativement le niveau de protection réel du produit.

Les coupons conditionnels constituent un mécanisme d’optimisation du rendement, versés uniquement si certaines conditions de marché sont remplies. Ces versements anticipés permettent de sécuriser une partie de la performance avant l’échéance finale.

Émetteurs principaux et qualité de crédit

BNP Paribas, avec sa filiale de banque privée, domine le marché français des structures avec une notation AA- de Standard & Poor’s. Société Générale (notation A+) et Crédit Agricole (notation A+) complètent le trio de tête des émetteurs hexagonaux. Generali développe également une offre spécialisée via ses contrats d’assurance-vie.

Les émetteurs français bénéficient généralement de notations de crédit solides, comprise entre A+ et AA-, garantissant une sécurité relative pour les investisseurs.
Risques et inconvénients à considérer

Risques et inconvénients à considérer

Bien que les produits structurés présentent des attraits indéniables, ils comportent des risques et limitations qu’il convient d’examiner attentivement avant tout investissement. Ces contraintes, souvent sous-estimées par les investisseurs, peuvent considérablement affecter la rentabilité et la sécurité du placement.

Risques financiers inhérents aux produits structurés

Le risque de crédit de l’émetteur constitue la première préoccupation pour tout investisseur. En cas de défaillance de la banque émettrice (BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole), l’investisseur peut perdre une partie ou la totalité de son capital, même si la barrière de protection n’a pas été touchée. La notation de crédit de l’émetteur devient donc déterminante : une notation AA- offre plus de sécurité qu’une notation BBB+.

Le risque de marché se matérialise lorsque la barrière de protection est franchie. Si l’Euro Stoxx 50 chute de plus de 35% par rapport à son niveau initial et que la barrière est fixée à -35%, l’investisseur s’expose alors aux pertes de l’indice sans limitation. Lors de la crise de 2008, certains produits structurés ont enregistré des pertes dépassant 50% du capital investi.

Structure des coûts et frais cachés

Les produits structurés intègrent plusieurs niveaux de coûts souvent mal identifiés :

Type de frais Fourchette Impact
Frais de structuration 1% à 3% Prélevés sur le capital initial
Commissions de souscription 0,5% à 2% Réduisent le montant investi
Spread bid-ask 2% à 5% Pénalise les sorties anticipées

Contraintes opérationnelles et réglementaires

Le risque de liquidité représente une contrainte majeure. En cas de besoin de liquidités avant l’échéance, l’investisseur doit vendre sur le marché secondaire avec un décote significative. Cette illiquidité peut poser problème en cas d’urgence financière ou d’évolution défavorable des conditions de marché.

Les gains plafonnés constituent une limitation structurelle : même si l’Euro Stoxx 50 progresse de 15% sur l’année, un produit plafonné à 8% ne permettra pas de capter cette surperformance. Cette contrainte pénalise particulièrement lors des phases haussières prolongées.

Recommandations prudentielles

L’ESMA (Autorité européenne des marchés financiers) déconseille ces produits aux investisseurs de plus de 70 ans en raison de leur complexité et de leur horizon d’investissement. La crise de 2020 a également révélé la vulnérabilité de certaines structures face aux chocs de marché brutaux.

Face à ces risques, les alternatives plus simples comme les ETF diversifiés ou les fonds Euro offrent souvent un meilleur rapport transparence-performance sur le long terme.
Stratégies d'investissement et allocation patrimoniale

Stratégies d’investissement et allocation patrimoniale

Les produits structurés trouvent leur place dans une démarche d’investissement réfléchie, particulièrement adaptée aux épargnants français recherchant un équilibre entre sécurité et performance. Ces instruments financiers s’intègrent naturellement dans les portefeuilles d’investisseurs présentant un horizon temporel de 3 à 8 ans, une aversion modérée au risque et une volonté de diversification patrimoniale.

Profil type d’investisseur pour les produits structurés

L’investisseur optimal pour les produits structurés présente des caractéristiques bien définies. Il dispose d’un horizon d’investissement moyen terme, généralement compris entre 3 et 8 ans, lui permettant de supporter l’immobilisation du capital jusqu’à l’échéance. Son profil révèle une aversion au risque modérée : il souhaite participer aux performances des marchés financiers tout en bénéficiant d’une protection partielle de son capital. Cette recherche de diversification s’inscrit dans une logique patrimoniale globale, où les produits structurés viennent compléter des placements traditionnels comme les fonds euros ou les ETF.

Allocation patrimoniale recommandée

Les experts en gestion de patrimoine préconisent une intégration mesurée des produits structurés dans l’allocation d’actifs. La part recommandée oscille entre 10 % et 30 % maximum du patrimoine financier, selon le profil de risque de l’investisseur. Cette proportion permet de bénéficier du potentiel de rendement tout en préservant l’équilibre du portefeuille.

Profil investisseur Fonds euros ETF actions Produits structurés
Prudent 60-70% 10-20% 10-15%
Équilibré 40-50% 30-40% 15-25%
Dynamique 20-30% 50-60% 20-30%

Critères de sélection déterminants

La sélection d’un produit structuré repose sur plusieurs critères fondamentaux. La qualité de l’émetteur demeure primordiale : privilégier les établissements bénéficiant d’une notation minimale AA- limite le risque de crédit. Le niveau de barrière de protection doit atteindre au minimum 60 à 65 % de la valeur initiale de l’indice pour offrir une protection satisfaisante. La fréquence de constatation influence directement les probabilités de sortie anticipée avantageuse, les constatations mensuelles ou trimestrielles étant préférables aux constatations annuelles.

Anticipation des fenêtres de commercialisation

Les fenêtres de commercialisation des produits structurés présentent une durée limitée, généralement de 2 à 4 semaines. Cette contrainte temporelle nécessite une anticipation et une veille constante du marché. Les investisseurs avisés maintiennent une réserve de liquidités pour saisir les opportunités lors du lancement de nouveaux produits présentant des caractéristiques attractives.

Mise en pratique : comment et où investir

Mise en pratique : comment et où investir

L’investissement dans les produits structurés nécessite de bien comprendre les modalités pratiques de souscription et les différents supports disponibles en France. Cette démarche implique plusieurs étapes et choix déterminants pour optimiser la fiscalité et adapter le placement à ses objectifs patrimoniaux.

Les supports d’investissement disponibles

Les produits structurés peuvent être souscrits via plusieurs enveloppes fiscales, chacune présentant des avantages spécifiques selon la situation de l’investisseur.

Support Avantages fiscaux Contraintes
Assurance-vie Abattement de 4 600 €/9 200 € après 8 ans Rachat partiel limité
Compte-titres Liquidité immédiate Fiscalité des plus-values mobilières
PER Déduction fiscale à l’entrée Sortie en rente viagère

L’assurance-vie reste le support privilégié pour ce type d’investissement, notamment grâce à l’abattement fiscal après huit ans de détention. Le PER peut s’avérer intéressant pour les contribuables souhaitant réduire leur impôt sur le revenu, tandis que le compte-titres offre une flexibilité maximale en termes de liquidité.

Démarches de souscription

L’ouverture d’un compte nécessite plusieurs étapes préalables. L’établissement financier procède d’abord à une évaluation du profil investisseur, incluant l’expérience, la situation financière et les objectifs d’investissement. Cette analyse détermine l’adéquation du produit structuré au profil de risque.

La signature des documents d’information constitue une étape obligatoire. Le Document d’Informations Clés pour l’Investisseur (DICI) et le prospectus détaillent les caractéristiques du produit, ses risques et sa formule de calcul. Ces documents doivent être étudiés attentivement avant toute souscription.

Acteurs du marché et tarification

Le marché français des produits structurés se divise entre banques traditionnelles et courtiers en ligne. Les premières proposent souvent un accompagnement personnalisé mais avec des frais de souscription pouvant atteindre 3 à 4 %. Les courtiers en ligne, comme BoursoBank ou Valority, affichent des tarifs plus compétitifs, généralement inférieurs à 2 %.

Le montant minimum d’investissement varie selon les distributeurs, oscillant entre 1 000 € et 5 000 € pour la plupart des produits. Certaines offres sur mesure, comme celles proposées par BoursoFirst, requièrent un ticket d’entrée de 100 000 €.

Suivi et gestion du placement

Une fois l’investissement réalisé, la valorisation s’effectue quotidiennement. Les investisseurs reçoivent des informations régulières sur l’évolution du sous-jacent et les éventuels franchissements de barrières de protection. Les modalités de sortie anticipée, lorsqu’elles existent, sont définies contractuellement et peuvent générer des frais supplémentaires.

Pour une approche optimale, il convient de diversifier les échéances et les sous-jacents, en limitant l’exposition aux produits structurés à 20 % maximum du patrimoine financier. Le timing d’investissement doit tenir compte des fenêtres de commercialisation souvent courtes, nécessitant une anticipation des opportunités de marché.